dimanche 21 décembre 2014

Soumission à la volonté divine

« Rappelons encore, à ce propos, que le sens propre du mot Islâm est « soumission à la Volonté divine » (1) ; c’est pourquoi il est dit, dans certains enseignements ésotériques, que tout être est muslim, en ce sens qu’il n’en est évidemment aucun qui puisse se soustraire à cette Volonté, et que, par conséquent, chacun occupe nécessairement la place qui lui est assignée dans l’ensemble de l’Univers. La distinction des êtres en « fidèles » (mûminîn) et « infidèles » (kuffâr) (2) consiste donc seulement en ce que les premiers se conforment consciemment et volontairement à l’ordre universel, tandis que, parmi les seconds, il en est qui n’obéissent à la loi que contre leur gré, et d’autres qui sont dans l’ignorance pure et simple. Nous retrouvons ainsi les trois catégories d’êtres que nous venons d’avoir à envisager ; les « fidèles » sont ceux qui suivent le « chemin droit », qui est le lieu de la « paix », et leur conformité au Vouloir universel fait d’eux les véritables collaborateurs du « plan divin ». »
 
NOTES : (1) Voir « Le Roi du Monde », ch. VI ; nous avons signalé alors l’étroite parenté de ce mot avec ceux qui désignent le « salut » et la « paix » (Es-salâm). (2) Cette distinction ne concerne pas seulement les hommes, car elle est appliquée aussi aux Jinns par la tradition islamique ; en réalité, elle est applicable à tous les êtres.

[René Guénon, Le Symbolisme de la Croix, chap. XXV - L’arbre et le serpent]

samedi 13 décembre 2014

Le concept de Tradition selon René Guénon / Abd al-Wâhid Yahyâ

Il convient de comprendre ce que signifie ce concept de tradition généralement nié, dénaturé ou méconnu.

Il ne s'agit pas de couleur locale, de coutumes populaires, ni de mœurs curieuses collectionnées par les folkloristes, mais de l'origine même des choses. La tradition est la transmission d'un ensemble de moyens consacrés qui facilitent la prise de conscience de principes immanents d'ordre universel, puisque l'homme ne s'est pas donné à lui-même ses raisons de vivre. L'idée la plus proche, la plus capable d'évoquer ce que le mot signifie, serait celle d'une filiation spirituelle de maître à disciple, d'une influence formatrice analogue à la vocation ou à l'inspiration, aussi consubstantielle à l'esprit que l’hérédité au corps. Il s'agit là d'une connaissance intérieure, coexistante à la vie, d'une coexistence, et en même temps d'une conscience supérieure reconnue comme telle, d'une co-science, à ce point inséparable de la personne qu'elle naît avec elle et constitue sa raison d'être. A ce point de vue, l'être est complètement ce qu'il transmet, il n'existe que par ce qu'il transmet et dans la mesure où il transmet.

Indépendance et individualité apparaissent comme des réalités relatives qui témoignent d'un éloignement progressif et d'une déchéance continue à partir d'un état extensif de sagesse originelle, parfaitement compatible avec une économie archaïque. Cet état originel peut être représenté par le concept de centre primordial dont le Paradis Terrestre de la tradition hébraïque constitue un des symboles, étant compris que cet état, cette tradition et ce centre constituent trois expressions de la même réalité. Grâce à cette tradition antérieure à l'histoire, la connaissance des principes a été, dès l'origine, un bien commun à l'humanité qui s'est ensuite épanouie dans les formes les plus hautes et les plus parfaites des théologies de la période historique. Mais une déchéance naturelle, génératrice de spécialisation et d’obscuration, a creusé un hiatus croissant entre le message, ceux qui le transmettent et ceux qui le reçoivent. Une explication devint de plus en plus nécessaire, une polarité apparut entre l'aspect extérieur, rituel, littéral et le sens originel, devenu intérieur, c'est à dire obscur et incompris. En Occident cet aspect extérieur prit en général une forme religieuse. Destinée à la foule des fidèles, la doctrine s'est scindée en trois éléments, un dogme pour l'intelligence, une morale pour l'âme et des rites pour le corps.

Pendant ce temps, et à l'opposé, le sens profond devenu ésotérique se résorbait de plus en plus dans des aspects si obscurs qu'il fallut recourir aux exemples parallèles des spiritualités orientales pour reconnaître leur cohérence et leur validité.

Luc Benoît - " L'Ésotérisme ", Que Sais-je ?

L'uniformité contre l'unité

L’uniformité, pour être possible, supposerait des êtres dépourvus de toutes qualités et réduits à n’être que de simples « unités » numériques ; et c’est aussi qu’une telle uniformité n’est jamais réalisable en fait, mais que tous les efforts faits pour la réaliser, notamment dans le domaine humain, ne peuvent avoir pour résultat que de dépouiller plus ou moins complètement les êtres de leurs qualités propres, et ainsi de faire d’eux quelque chose qui ressemble autant qu’il est possible à de simples machines, car la machine, produit typique du monde moderne, est bien ce qui représente, au plus haut degré qu’on ait encore pu atteindre, la prédominance de la quantité sur la qualité.

C’est bien à cela que tendent, au point de vue proprement social, les conceptions « démocratiques » et « égalitaires », pour lesquelles tous les individus sont équivalents entre eux, ce qui entraîne cette supposition absurde que tous doivent être également aptes à n’importe quoi ; cette « égalité » est une chose dont la nature n’offre aucun exemple, pour les raisons mêmes que nous venons d’indiquer, puisqu’elle ne serait rien d’autre qu’une complète similitude entre les individus ; mais il est évident que, au nom de cette prétendue « égalité » qui est un des « idéaux » à rebours les plus chers au monde moderne, on rend effectivement les individus aussi semblables entre eux que la nature le permet, et cela tout d’abord en prétendant imposer à tous une éducation uniforme. Il va de soi que, comme malgré tout on ne peut pas supprimer entièrement la différence des aptitudes, cette éducation ne donnera pas pour tous exactement les mêmes résultats ; mais il n’est pourtant que trop vrai que, si elle est incapable de donner à certains individus des qualités qu’ils n’ont pas, elle est par contre très susceptible d’étouffer chez les autres toutes les possibilités qui dépassent le niveau commun ; c’est ainsi que le « nivellement » s’opère toujours par en bas, et d’ailleurs il ne peut pas s’opérer autrement, puisqu’il n’est lui-même qu’une expression de la tendance vers le bas, c’est-à-dire vers la quantité pure qui se situe plus bas que toute manifestation corporelle, non seulement au-dessous du degré occupé par les êtres vivants les plus rudimentaires, mais encore au-dessous de ce que nos contemporains sont convenus d’appeler la « matière brute », et qui pourtant, puisqu’il se manifeste aux sens, est encore loin d’être entièrement dénué de toute qualité.

L’Occidental moderne ne se contente d’ailleurs pas d’imposer chez lui un tel genre d’éducation ; il veut aussi l’imposer aux autres, avec tout l’ensemble de ses habitudes mentales et corporelles, afin d’uniformiser le monde entier, dont, en même temps, il uniformise aussi jusqu’à l’aspect extérieur par la diffusion des produits de son industrie. La conséquence, paradoxale en apparence seulement, c’est que le monde est d’autant moins « unifié », au sens réel de ce mot, qu’il devient ainsi plus uniformisé ; cela est tout naturel au fond, puisque le sens où il est entraîné est, comme nous l’avons déjà dit, celui où la « séparativité » va en s’accentuant de plus en plus; mais nous voyons apparaître ici le caractère « parodique » qui se rencontre si souvent dans tout ce qui est spécifiquement moderne. En effet, tout en allant directement à l’encontre de la véritable unité, puisqu’elle tend à réaliser ce qui en est le plus éloigné, cette uniformisation en présente comme une sorte de caricature, et cela en raison du rapport analogique par lequel, comme nous l’avons indiqué dès le début, l’unité elle-même se reflète inversement dans les « unités » qui constituent la quantité pure.

C’est cette inversion même qui nous permettait de parler tout à l’heure d’« idéal » à rebours, et l’on voit qu’il faut l’entendre effectivement dans un sens très précis; ce n’est pas, d’ailleurs, que nous éprouvions si peu que ce soit le besoin de réhabiliter ce mot d’« idéal » qui sert à peu près indifféremment à tout chez les modernes, et surtout à masquer l’absence de tout principe véritable, et dont on abuse tellement qu’il a fini par être complètement vide de sens ; mais du moins nous ne pouvons nous empêcher de remarquer que, suivant sa dérivation même, il devrait marquer une certaine tendance vers l’« idée » entendue dans une acception plus ou moins platonicienne, c’est-à-dire en somme vers l’essence et vers le qualitatif, si vaguement qu’on le conçoive, alors que le plus souvent, comme dans le cas dont il s’agit ici, il est pris en fait pour désigner ce qui en est exactement le contraire.
Nous disions qu’il y a tendance à uniformiser non seulement les individus humains, mais aussi les choses; si les hommes de l’époque actuelle se vantent de modifier le monde dans une mesure de plus en plus large, et si effectivement tout y devient de plus en plus « artificiel », c’est surtout dans ce sens qu’ils entendent le modifier, en faisant porter toute leur activité sur un domaine aussi strictement quantitatif qu’il est possible.

Du reste, dès lors qu’on a voulu constituer une science toute quantitative, il est inévitable que les applications pratiques qu’on tire de cette science revêtent aussi le même caractère ; ce sont ces applications dont l’ensemble est désigné, d’une façon générale, par le nom d’« industrie », et l’on peut bien dire que l’industrie moderne représente, à tous égards, le triomphe de la quantité, non seulement parce que ses procédés ne font appel qu’à des connaissances d’ordre quantitatif, et parce que les instruments dont elle fait usage, c’est-à-dire proprement les machines, sont établis d’une façon telle que les considérations qualitatives y interviennent aussi peu que possible, et que les hommes qui les mettent en œuvre sont réduits eux-mêmes à une activité toute mécanique, mais encore parce que, dans les productions mêmes de cette industrie, la qualité est entièrement sacrifiée à la quantité.

Quelques remarques complémentaires sur ce sujet ne seront sans doute pas inutiles; mais, avant d’y arriver, nous poserons encore une question sur laquelle nous aurons à revenir par la suite : quoi qu’on pense de la valeur des résultats de l’action que l’homme moderne exerce sur le monde, c’est un fait, indépendant de toute appréciations, que cette action réussit et que, au moins dans une certaine mesure, elle aboutit aux fins qu’elle se propose ; si les hommes d’une autre époque avaient agi de la même façon (supposition d’ailleurs toute « théorique » et invraisemblable en fait, étant donnée les différences mentales existant entre ces hommes et ceux d’aujourd’hui), les résultats obtenus auraient-ils été les mêmes? En d’autres termes, pour que le milieu terrestre se prête à une telle action, ne faut-il pas qu’il y soit prédisposé en quelque sorte par les conditions cosmiques de la période cyclique où nous en sommes présentement, c’est-à-dire que, par rapport aux époques antérieures, il y ait dans la nature de ce milieu quelque chose de changé ? Au point où nous en sommes de notre exposé, il serait encore trop tôt pour préciser la nature de ce changement, et pour le caractériser autrement que comme devant être une sorte d’amoindrissement qualitatif, donnant plus de prise à tout ce qui est du ressort de la quantité; mais ce que nous avons dit sur les déterminations qualitatives du temps permet tout au moins d’en concevoir déjà la possibilité, et de comprendre que les modifications artificielles du monde, pour pouvoir se réaliser, doivent présupposer des modifications naturelles auxquelles elles ne font que correspondre et se conformer en quelque manière, en vertu même de la corrélation qui existe constamment, dans la marche cyclique du temps, entre l’ordre cosmique et l’ordre humain.

Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, René Guénon, éd. Gallimard, 1945, chap. VII L'uniformité contre l'unité

jeudi 6 novembre 2014

Liens et nœud

Symboles de la Science sacrée, René Guénon, éd. Gallimard, 1962, p. 382

Nous avons déjà parlé à maintes reprises du symbolisme du fil, qui présente de multiples aspects, mais dont la signification essentielle et proprement métaphysique est toujours la représentation du sûtrâtmâ qui, tant au point de vue macrocosmique qu’au point de vue microcosmique, relie tous les états d’existence entre eux et à leur Principe. Peu importe d’ailleurs que, dans les différentes figurations auxquelles ce symbolisme donne lieu il s’agisse d’un fil à proprement parler, d’une corde ou d’une chaîne, ou d’un tracé graphique comme ceux que nous avons signalés précédemment, ou encore d’un chemin réalisé par des procédés architecturaux comme dans le cas des labyrinthes, chemin dont un être est astreint à suivre le parcours d’un bout à l’autre pour parvenir à son but ; ce qui est l’essentiel dans tous les cas, c’est qu’on ait toujours affaire à une ligne ne présentant aucune solution de continuité. Le tracé de cette ligne peut aussi être plus ou moins compliqué, ce qui correspond habituellement à des modalités ou à des applications plus particulières de son symbolisme général : ainsi, le fil ou son équivalent peut se replier sur lui-même de façon à former des entrelacs ou des nœuds ; et, dans la structure de l’ensemble chacun de ces nœuds représente le point où agissent les forces déterminant la condensation et la cohésion d’un « agrégat » qui correspond à tel ou tel état de manifestation, de sorte qu’on pourrait dire que c’est ce nœud qui maintient l’être dans l’état envisagé et que sa solution entraîne immédiatement la mort à cet état ; c’est ce qu’exprime d’ailleurs très nettement un terme comme celui de « nœud vital ». Naturellement, le fait que les nœuds se rapportant à des états différents figurent tous à la fois et d’une façon permanente dans le tracé symbolique ne doit pas être regardé comme une objection à ce que nous venons de dire, car, outre qu’il est évidemment imposé par les conditions techniques de la figuration elle-même, il répond en réalité au point de vue où tous les états sont envisagés en simultanéité, point de vue qui est toujours plus principiel que celui de la succession. Nous ferons remarquer, à ce propos que, dans le symbolisme du tissage que nous avons étudié ailleurs, les points de croisement des fils de la chaîne et de ceux de la trame, par lesquels est formé le tissu tout entier, ont aussi une signification similaire, ces fils étant en quelque sorte les « lignes de force » qui définissent la structure du Cosmos.

Dans un article récent, M. Mircea Eliade a parlé de l’« ambivalence » du symbolisme des liens et des nœuds, et c’est là un point qui mérite d’être examiné avec quelque attention ; on peut naturellement y voir un cas particulier du double sens qui est très généralement inhérent aux symboles, mais encore faut-il se rendre compte de ce qui en justifie l’existence en ce qui concerne plus précisément ceux dont il s’agit ici. Tout d’abord, il y a lieu de remarquer à cet égard qu’un lien peut être conçu comme ce qui enchaîne ou comme ce qui unit, et, même dans le langage ordinaire, le mot a également ces deux significations ; il y correspond, dans le symbolisme des liens, deux points de vue qu’on pourrait dire inverses l’un de l’autre, et, si le plus immédiatement apparent de ces deux points de vue est celui qui fait du lien une entrave, c’est qu’il est en somme celui de l’être manifesté comme tel, en tant qu’il se regarde comme « attaché » à certaines conditions spéciales d’existence et comme enfermé par elles dans les limites de son état contingent. À ce même point de vue, le sens du nœud est comme un renforcement de celui du lien en général, puisque, comme nous le disions plus haut, le nœud représente plus proprement ce qui fixe l’être dans un état déterminé ; et la portion du lien par laquelle il est formé est, pourrait-on dire, tout ce que peut en voir cet être tant qu’il est incapable de sortir des bornes de cet état, la connexion que ce même lien établit avec les autres états lui échappant alors nécessairement. L’autre point de vue peut être qualifié de véritablement universel, car il est celui qui embrasse la totalité des états, et il suffit, pour le comprendre de se reporter à la notion du sûtrâtmâ : le lien, envisagé alors dans toute son extension, est ce qui les unit, non seulement entre eux, mais aussi, redisons-le encore, à leur Principe même de sorte que, bien loin d’être encore une entrave, il devient au contraire le moyen par lequel l’être peut rejoindre effectivement son Principe et la voie même qui le conduit à ce but. Dans ce cas, le fil ou la corde a une valeur proprement « axiale » et l’ascension à une corde tendue verticalement peut, tout comme l’ascension à un arbre ou à un mât, représenter le processus de retour au Principe. D’autre part, la connexion avec le Principe par le sûtrâtmâ est illustrée d’une façon particulièrement frappante par le jeu des marionnettes * : une marionnette représente ici un être individuel, et l’opérateur qui la fait mouvoir au moyen d’un fil est le « Soi » ; sans ce fil, la marionnette demeurerait inerte, de même que, sans le sûtrâtmâ toute existence ne serait qu’un pur néant, et, suivant une formule extrême-orientale, « tous les êtres seraient vides ».

Dans le premier même des deux points de vue dont nous venons de parler, il y a encore une certaine ambivalence d’un autre ordre, qui tient à la différence des façons dont un être suivant son degré spirituel, peut apprécier l’état dans lequel il se trouve, et que le langage rend assez bien par les significations qu’il donne au mot « attachement ». En effet, si on éprouve de l’attachement pour quelqu’un ou pour quelque chose, on considère naturellement comme un mal d’en être séparé, même si cette séparation doit en réalité entraîner l’affranchissement de certaines limitations, dans lesquelles on se trouve ainsi maintenu par cet attachement même. D’une façon plus générale l’attachement d’un être à son état, en même temps qu’il l’empêche de se libérer des entraves qui y sont inhérentes, lui fait considérer comme un malheur de le quitter, ou, en d’autres termes, attribuer un caractère « maléfique » à la mort à cet état, résultant de la rupture du « nœud vital » et de la dissolution de l’agrégat qui constitue son individualité. Seul, l’être à qui un certain développement spirituel permet d’aspirer au contraire à dépasser les conditions de son état peut les « réaliser » comme les entraves qu’elles sont effectivement, et le « détachement » qu’il éprouve dès lors à leur égard est déjà, au moins virtuellement, une rupture de ces entraves, ou, si l’on préfère une autre façon de parler qui est peut-être plus exacte, car il n’y a jamais de rupture au sens propre du mot, une transmutation de « ce qui enchaîne » en « ce qui unit », qui n’est autre chose au fond que la reconnaissance ou la prise de conscience de la véritable nature du sûtrâtmâ.

* Il est à remarquer qu'on dit communément que la mort est le « dénouement » de l'existence individuelle; cette expression, qui par ailleurs est aussi en relation avec le symbolisme du théâtre, est littéralement exacte, bien que ceux qui l'emploient ne s'en rendent sans doute pas compte(sur le symbolisme du théâtre considéré d'une façon générale, voire Aperçus sur l'Initiation, ch. XXVIII)


Retranscription empruntée au site http://dinul-qayyim.over-blog.com

lundi 22 septembre 2014

Hell-ywood chewing gum

Pour rester en vie, le système capitaliste mondial en crise semble n’avoir comme seule issue de donner une réalité au « choc des civilisations » théorisé en 1996 par  Samuel Huntington. Une majorité des gens boit comme du petit lait la version manichéenne du story telling médiatique : gentils alliés US-OTAN-Israël VS méchants État Islamique bientôt amalgamé avec la Russie, l’Iran et la Chine, lorsqu’ils refuseront de faire partie de leur « coalition du Bien » sous le commandement de l’Empire lequel tente le tout pour le tout pour conserver son Leadership face à l’émergence des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).

Pendant que le public lobotomisé se fait manipuler par les décideurs d’opinion à la TV, la radio, les journaux et finisse par percevoir l’actualité comme un conflit ethnico-religieux pour la défense de la « civilisation occidentale », à grands renforts de gros titres sur les égorgements de journalistes pour jouer sur la corde sensible de l’identification au « blanc humaniste » face au sauvage, tout en faignant de donner la définition d’Islamiste takfiriste, à savoir des êtres s’autoproclamant musulmans qui tuent d’autres musulmans.  Comme par hasard ressortent les histoires de filières djihadistes en France,  mais pas un mot sur les franco-israéliens qui ont mené leur guerre sainte dans les rangs de Tsahal cet été, sans parler de la relaxe des Femens après avoir foutu le bordel dans des églises. 2 poids 2 mesures où comment la laïcité est invoquée à géométrie variable en fonction des intérêts politiques du moment. Jésus serait grave vénère à notre époque.

Les gens ont la mémoire courte, que ce soit les armes de destruction massives inexistantes en Irak en 2003, l’armement de membres d’Al Qaida par l’OTAN pour assassiner Khadafi, le soutien logistique à l’armée rebelle syrienne contre El-Assad (dont les membres font aujourd’hui parti de l’État Islamique d’Al-Baghdadi, le financement d’un coup d’État pour renverser un président ukrainien démocratiquement élu mais non UE-compatible et mettre au pouvoir un gouvernement composé de néo-nazis.  Sans parler des complots attestés et opérations sous fausses bannières du passé (opération Northwood en 62, assassinat d’Allende en 73, etc...), de la bombe atomique sur la gueule des japonais, du génocide des indiens... Hollywood joue bien son rôle, les États-Unis et ses alliés (faire-valoir plutôt) finissent toujours par sauver la planète à la fin du film, l’illusion est préservée par les paillettes et le glamour en surface, à grands renforts de propagande.

En réalité, nul conflit ethnico-religieux visant à effrayer « la ménagère de moins de 50 ans », mais bien une lutte des classes sociales. Rien de nouveau sous le soleil, sans non plus généraliser l’élite veut continuer à s’enrichir ou au pire conserver son statut, volonté d’autant plus urgente que se raréfient les énergies fossiles. Les médias complices pourraient en 2 secondes rétablir la vérité en faisant les gros titres sur le rôle d’Israël, du Qatar et de l’Arabie Saoudite, alliés des américains, dans le financement et l’armement des mercenaires de l’Etat Islamique (qui remplace Al Qaida, son lien avec la CIA devenant trop évident).

Mais non, on préfère ne pas entraver le business des financeurs des grands médias (Dassault, Lagardère, Bouygues…), stigmatiser une religion surreprésentée à la base de la pyramide un peu comme les juifs pendant la 2nde guerre mondiale, plutôt que d’ennuyer les gens avec la complexité des alliances en temps de guerre, surtout si cette explication peut nuire au mensonge que l’on tente d’imposer : il s’agit d’un conflit de civilisation, il faut bombarder encore une fois des terroristes pour leur imposer la paix, au passage piquer leurs matières premières et les mettre sous tutelle grâce à un plan d’aide économique qui sera tout bénéf’ pour les multinationales occidentales (américaines essentiellement).

Et si par malheur lors d’élection démocratiques, le peuple venait à élire un président souhaitant chasser le colon parasite en rétablissant une souveraineté nationale et en nationalisant les entreprises pour investir l’argent dans l’éducation et la santé, et bien il suffira de le diaboliser (« antisémite » ça marche pas mal ça) et de financer un groupe d’opposition pour le renverser.  Si certains pensent voir sortir du FN ce type de président, c’est ignoré que le parti n’a jamais affirmé vouloir sortir de l’Union Européenne (revenir au Franc n’est pas la même chose) et c’est mal connaître les liens qu’il entretient avec le sionisme israélien, politique de colonisation à visée racialo-religieuse qui va à l’encontre de la position nationaliste, laïque et défensive des frontières que prétend défendre Marine Le Pen.

Encore une fois le peuple endoctriné préféra défendre les intérêts privés de la classe sociale dominante et ira mourir au combat en pensant servir la Nation ou une « Civilisation » considérée comme supérieure. Peut être qu’en rêve le petit soldat sans le sou se voyait faire partie de cette élite et être ainsi blindé financièrement, avoir sa Rollex à 50 ans, pouvoir mener la grande vie sur un yacht, se taper des Escort girls, rouler en voiture de luxe et être lui-même un donneur d’ordres au troupeau.

Après tout en tant que crève la dalle, pourquoi il irait défendre la cause de gens de sa condition, surtout si ces gens ont une couleur de peau ou une religion différente ?

Et si le patronat du CAC 40 main dans la main avec la gauche-caviard avaient organisé l’afflux d’une population de couleur et religion distincte en misant sur cette peur de la différence pour aiguiser le repli communautaire, le ressentiment, la jalousie de « la France d’en bas » (dixit Jean-Pierre Raffarin) entre le métèque qui gagne plus d’argent en prestation sociale et le gwère (blanc) qui réussit mieux à trouver du taf. Bref, casser toute solidarité par le bas et ainsi pratiquer le dumping social, rogner les acquis sociaux en toute impunité, en se protégeant derrière la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Et si c’était par cette prise de conscience de ce jeu de dupe que tout pouvait changer.

Merde, non, tout ça c’est de la théorie de la conspiration, du communisme ou du fascisme populiste à la sauce Dieudonné, nos gouvernants veulent notre bien, les lois liberticides pour lutter contre le terrorisme, c’est pour notre sécurité, les OGM c’est pour notre santé, le nucléaire c’est pour notre confort… Et TAFTA, le Grand Marché Transatlantique, c’est pour  favoriser la flexibilité du travail afin de baisser son coût et ainsi encourager l’innovation qui nous rendra "compétitif" et relancera la croissance…

La croissance. Quelle croissance ? La croissance de fabrication de biens matériels superflus pour niquer encore plus vite les ressources limitées de la planète ?  Croître matériellement pour permettre aux grenouilles d’être aussi grosses que le Veau d’Or?

L’ascenseur social, le rêve américain, Obama le 1er président noir… ça a fait des ravages dans les cerveaux et fait oublier le fossé de plus en plus énorme entre les classes les plus pauvres et les plus riches, tandis que la classe moyenne disparaît. Mais cela fera autant de pauvres qui devront enchaîner les petits boulots pour survivre et auront moins de temps pour réfléchir sur leur condition. Une fois arrivé le week-end après une semaine d’esclavage, après s’être occupé des gosses, fait la bouffe et le ménage, l’occidental moyen s’affalera dans son canapé avec une bonne bière, allumera sa TV et devant le journal télévisé ou « Independance Day » se dira :

P’tain j’ai de la chance de vivre dans le pays de la liberté et de la démocratie.

Où comment la scénarisation hollywoodienne sert à faire passer la pilule... bleue en l’occurrence.

samedi 19 juillet 2014

Conversation imaginaire au sujet du génocide palestinien par Israël

M. A n'est pas méchant mais il ne se pose pas trop de question, il "cultive son jardin", n'adhère à aucune religion, ni aucun parti politique, il a plutôt tendance à voir les choses de manière simpliste ne prenant pas trop le temps de vérifier l’information donnée par la TV.

Mme B est plus nuancée, elle n'a pas de religion et ne fait pas de politique, mais elle s'y intéresse. Elle peut donner l'impression de "se la jouer" en allant puiser ces citations un peu partout sur le net. Mais elle a le temps puisqu'elle est au chômage.

Pièce de théâtre un 1 acte.
M. A et Mme B commente l'actualité et semblent en désaccord sur le conflit israélo-palestinien. 

A : Être contre Israël c’est être antisémite en quelque sorte.

B : En linguistique, les Sémites sont l'ensemble des peuples utilisant ou ayant utilisé les langues sémitiques. Cette notion est reprise par la linguistique contemporaine pour poursuivre l'étude de ces langues. En ethnologie, ce sont les peuples (actuels ou anciens) parlant une langue du groupe sémite, c'est-à-dire au Moyen-Orient, dans la Corne de l'Afrique (seulement l'Érythrée, l'Éthiopie, la péninsule Arabique, le Croissant fertile et en Afrique du Nord. Le mot a été forgé à partir du nom du personnage biblique Sem, dernier fils de Noé. Il représente donc l'ensemble de ses descendants.
Les palestiniens sont donc aussi sémites que les israéliens, voir plus compte tenu du fait que de nombreux israéliens sont issus du peuple Kazhar d’Europe de l’Est converti au judaïsme au VIIe siècle.

A : Oui mais les juifs c’est une race, c’est être raciste de les critiquer.

B : Pour rappel l'Assemblée nationale a adopté, jeudi 16 mai 2013, une proposition de loi du Front de gauche supprimant le mot "race" de la législation française. Critiquer le sionisme, c’est à dire la politique d’un État raciste qui instrumentalise le judaïsme pour exclure les non-juifs, ce ne signifie pas mettre tous les juifs dans un même sac. Les juifs orthodoxes Neturei Karta par exemple,  sont antisionistes et pour le démantèlement d’Israël car ils considèrent que toute tentative humaine de recréer un État juif avant la venue du Messie est une attaque contre la volonté divine.

A : Oui mais moi la religion je m’en fous.

B : Dans ce cas là pourquoi considères-tu les juifs comme une race ? De cette manière tu cautionnes l’idée véhiculée  par la Bible selon laquelle le peuple juif aurait été élu par Dieu et que cette distinction se transmet par le sang de la mère. Si tu penses que le judaïsme est une religion, alors tu devrais admettre l’idée que les croyances ne se transmettent pas génétiquement, qu’on a le choix de les accepter ou de les refuser. Critiquer une religion est autorisée en France, on n’est plus puni par la loi pour blasphème. Mais je ne cautionne pas non plus ceux qui critiquent les religions sans même avoir ouvert un livre. À la limite on peut parler de culture juive, comme on peut parler de culture musulmane, chrétienne, bouddhiste, etc…

A : Tu as dis que l’idée du peuple élu était véhiculée par la Bible, mais c’est la Torah le livre des juifs.

B : Oui, et visiblement tu ne sais pas que l’Ancien Testament c’est la Torah. D’ailleurs il est marrant d’entendre régulièrement certaines personnes critiquer le machisme ou la barbarie du Christianisme ou de l’Islam en se référant à des parties de l’Ancien Testament. Peut être suis-je complotiste, mais il semblerait que l’ignorance de ces personnes soit entretenue pour faire disparaître les religions et toute aspiration spirituelle au profit de l’idéal matérialiste du capitalisme.

A : Tu essayes de m’embrouiller le cerveau, tu cautionnes donc la Shoah et la déportation des juifs ?

B : On peut être opposé au meurtre d’innocents, sans être obligé de leur coller une étiquette. C’étaient des humains avant d’être de telle religion ou de telle couleur.

A : Oui mais dire ça, c’est minimiser la mort des juifs.

B : C’est ce que tentent de t’inculquer les médias, alors que c’est au contraire éviter toute hiérarchisation des souffrances et toute instrumentalisation à des fins politiques.

A : Tu penses qu’il n’y a pas d’antisémitisme aujourd’hui ? C'est-à-dire des gens souhaitant la mort à des personnes de confession juive ?

B : Oui il y en a, comme il existe des personnes souhaitant la mort des chrétiens, des musulmans... et aussi des athées, ne les oublions pas.

A : Mouais, mais pour revenir à Israël et la Palestine, le Hamas palestinien est un groupe terroriste qui lance des roquettes sur des gens qui n’ont rien demandé.

B : La mort d’innocents est à déplorer. Tout ce qui arrive est malheureusement la conséquence d’une accumulation d’injustices de l’État Israël. Dans la bande de Gaza, 80% des victimes sont des civils innocents, des enfants, des femmes, des personnes âgées.

A : Oui mais c’est la guerre depuis des décennies, et puis c’est compliqué.

B : Ce n’est pas compliqué à comprendre, mais il est vrai que les médias ne font pas le travail pédagogique nécessaire.
Avant la création de l’État d'Israël, juifs, chrétiens et musulmans vivaient très bien ensemble. Mais ça, c'était avant. Israël en se définissant comme un état juif, en construisant des colonies illégales et en pratiquant un apartheid raciste (qui sera demain condamné), le régime d'extrême droite de Netanyahu produit le terrorisme palestinien et légitime ainsi ses bombardements à l'uranium appauvri (riposte disproportionnée, suffit de jeter un œil sur le net pour voir le carnage) et l'édification de son mur. Israël se moque de la communauté internationale et à l'appui des États-Unis pour faire ce qu'il veut, même d’avoir l'arme atomique.

A : Oui mais après tout ce problème ne nous regarde pas, c’est des juifs contre des musulmans.

B : Tout le bordel au Moyen-Orient n'est pas la cause des juifs, le problème n'est pas religieux mais politique et territorial. Le sionisme est une idéologie colonisatrice, il se sert du judaïsme comme caution pour étendre ses limites du Nil à l'Euphrate. Et on n’en serait pas là si les États-Unis, l’OTAN et les pays arabes alliés (Arabie-Saoudite, Qatar) ne laissaient pas faire pour différentes raisons stratégiques. Donc non il ne s’agit pas d’un conflit entre juifs et musulmans.
Concernant le partage du territoire, la résolution 181 voté à New York le 29 novembre 1947 par l'assemblé générale de l'ONU a été violée par Israël. La résolution prévoyait de donner 55% des terres pour la création d’un État juif et 45% pour un État arabe. Aujourd’hui à coloniser bien plus ce qui avait été signé, et n’hésite pas à massacrer les palestiniens pour leur voler leur terre. La colonisation illégale israélienne qui ne respecte tout simplement pas l’avis de la communauté internationale, renforce le mouvement de résistance du peuple palestinien. Israël légitime ses crimes en amalgamant résistance et terrorisme, propagande entretenue par les médias et le soutien indéfectible des États-Unis qui bloque toute intervention et laisse se gangrener la situation.

Liste (non exhaustive) des résolutions de l’ONU non respectée par Israël depuis sa création : http://www.alterinter.org/spip.php?article316

A : Oui mais il faut éviter d’importer le conflit israélo-palestinien en France.

B : Mais ça on ne peut pas y échapper lorsqu’on a un gouvernement soumis au régime criminel de Benjamin Netanyahu et que le CRIF parvient à faire pression pour interdire des manifestations en soutien à Gaza sous prétexte de « troubles à l’ordre public », troubles manipulés par la Ligue de Défense Juive elle-même protégée par l’État. Cette organisation terroriste est interdite dans plusieurs pays (dont les États-Unis et Israël) mais est protégée par l’État français. D'après l’émission Compléments d'enquête consacrée à l'antisémitisme et diffusée sur France 2 le lundi 20 septembre 2004, les membres de la LDJ s’entraînent au combat dans un bâtiment public gardé par la Police nationale, ils suivent des cours de krav-maga, l'art martial de l'armée israélienne.
Lorsqu’un gouvernement prend la défense pour un État criminel, et ce de manière ostentatoire, forcément ça énerve un peu les gens, d’autant plus que ce n’est pas comme si c’était le seul sujet explosif de l’actualité : chômage, délinquance, ingérence, Grand Marché Transatlantique, etc…

A : Mais on a bien vu avec le 11 septembre et Al Qaida que l’Islam est un danger pour le monde.

B : Bon, à ce que je vois y a du boulot et je ne vais pas commencer à parler des zones d’ombres des attentats du 11 septembre, ni de la création d’Al Qaida par la CIA, il y a plein de livres à lire sur le sujet. Au passage je te rappelle (ou t’informe) que l’Empire US est un habitué des « alliances diaboliques », que ce soit récemment avec des Nazis en Ukraine, des Djihadistes en Syrie et en Lybie ou en formant Ben Laden dans les années 80 pour lutter en Afghanistan contre les russes, etc.  Cette stratégie de l’après-guerre mondiale, a amené les États-Unis à pratiquer la "stratégie du pompier pyromane" en finançant la propagation du fondamentalisme wahhabite de l'islam (issu de l'Arabie Saoudite) dans tous les pays musulmans, tout d’abord pour lutter contre le communisme, puis pour étouffer les mouvances les plus modernistes de l’Islam, désireuses d’échapper à l’impérialisme économique US. Bref, promouvoir les régimes les plus conservateurs de manière à les rendre dépendant de sociétés américaines et ainsi conserver une emprise sur les réserves d’hydrocarbures du Moyen-Orient et d’Asie centrale.

A : Je n’ai jamais entendu parler de ça à la TV.

B : C’est peut être le moment de l’éteindre ou de te poser la question des groupes industriels qui financent les médias meanstram. Pour en finir avec notre discussion, et comme tu sembles critique envers l’Islam (ce qui est ton droit), imagine qu’en France tout se passe bien entre les différentes communautés, que l’on est de retour à l’époque "Black Blanc Beurre" de la coupe du monde de foot de 1998.

A : Oui j’imagine. Et 1 et 2 et 3-O !

B : Ouais OK... Maintenant imagine que demain, suite au génocide de musulmans, les États-Unis et l’Angleterre encouragent la migration des survivants en France pour qu’ils puissent créer un État musulman dans l’hexagone. Au passage, cet État interdirait l’accès à toute personne non musulmane. Au passage, tu remarqueras que la conversion c’est plus facile que le radicalisme religieux israélien, l’Islam comme le christianisme étant des religions universalistes, il n’est pas obligé d’avoir une mère chrétienne pour l’être (mais il est vrai que le fait d’imposer ou d’exclure d’une religion peut aboutir aux mêmes dérives). Au fil du temps, cet État dans l’État grossirait et serait financé de l’extérieur par les États-Unis. Leur avancée technologique et militaire dépasserait celle de la France qui serait intentionnellement appauvrie avec  un accès restreint à l’eau comme c’est le cas aujourd’hui à Gaza.
Penses-tu que la création d’un mouvement de résistance serait injustifiée ?
Considèrerais-tu leurs actions violentes comme des actes terroristes ou bien une légitime défense contre un État oppresseur ?
Bien sûr au début, tu te dirais que ce n’est pas bien de faire la guerre, qu’avec le temps les pays voisins interviendraient pour arrêter le massacrer. Mais les années passeront et personne ne viendrait à l’aide malgré les résolutions de l’ONU. Au fil du temps, l’accès à l’éducation sera de plus en plus difficile faute de moyens, l’impossibilité de manger à sa faim amplifiera ta rancœur, puis voir ta famille et tes enfants exécutés te feront oublier tes idées pacifiques.
À ce moment là tu trouveras normal de te faire sauter avec une ceinture d’explosifs en plein centre ville bondé. Car quand tu n’as plus rien à perdre, tu es prêt à tout.

A : C’est pourquoi Israël a déjà perdu.

B : Je voulais te faire comprendre que la justice devrait transcender les clivages illusoires religieux, ethniques, communautaires. Lorsque tu vois de nombreuses photos d’enfants morts sur le net et que tu prends soin de vérifier leur source pour ne pas être manipulé par l’impact émotionnel de l’image, et bien je trouve qu’il est humain de réagir et d’informer pour espérer produire un effet sur l’opinion publique allant à l’encontre des tentatives de désensibilisation et déviations diverses (Coupe du monde,  Secret story, parti pris politique, etc…). Il en va de même pour les indiens d’Amazonie qui se battent contre le barrage de Belo-Monte, les victimes de réseaux pédophiles, les sans-abris sous les ponts, les filles violées dans la rue, etc…

A : Il n'empêche qu'il y a quand même des vrais antisémites qui défendent Gaza...

B : Ferme ta gueule.

mardi 15 juillet 2014

Certains trouveraient-ils un intérêt à ce qu'éclate une 3e Guerre Mondiale ?

Voici une compilation d'infos glanées de ci de là, pas très médiatisées car le plus souvent allant à l'encontre du "storytelling" imposé par les médias et le discours politique dominant (lui même régit par la "loi du marché"). Et c'est ça qui m'intéresse.
Témoin de l’accentuation des tensions communautaires et du repli identitaire, à travers ce mail je tente d’apporter une piste de réflexion susceptible de désamorcer  la bombe.
Ce mail n'a pas pour but de pointer du doigt telle communauté ou tel pays, mais plutôt la politique de certains gouvernements.
Libre à chacun de prendre en compte les éléments qui suivent pour compléter sa grille de lecture de l’actualité. Pour rester en vie, le système capitaliste mondial en crise semble n’avoir comme seule issue de donner une réalité au « choc des civilisations » théorisé en 1996 par  Samuel Huntington. La crise économique de 1929 a créé les conditions de la 2nde guerre mondiale, aujourd’hui l’histoire semble se répéter. Mais la version véhiculée par les médias est-elle la vérité ?


[…]" Il y a là comme une sorte d’«épidémie» psychique éminemment contagieuse, mais qui rentre trop bien dans le plan de subversion pour être «spontanée», et qui, comme toutes les autres manifestations du désordre moderne (y compris les révolutions que les naïfs croient aussi «spontanées»), suppose forcément une volonté consciente à son point de départ. "
 
Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, René Guénon, éd. Gallimard, 1945, chap. XXXVII La duperie des "prophéties", p. 249-250
Historique de la déstabilisation du Moyen Orient depuis l’après 2nde Guerre Mondiale
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/proche-moyen-orient/sans-titre_496621.html#P4R6jpJzdvrUpPvh.01


Les manipulations de pouvoir au Moyen Orient avec l’interview de Georges Corm qui explique clairement en quoi le chaos actuel est la conséquence de la colonisation. Corm est historien, consultant économique, financier international, juriste et était ministre de l'économie du Liban au début des années 2000. À travers cet entretien, on comprend l’historique la stratégie de l’après-guerre mondiale, amenant les États-Unis à pratiquer la "stratégie du pompier pyromane" en finançant la propagation du fondamentalisme wahhabite de l'islam (issu de l'Arabie Saoudite) dans tous les pays musulmans, tout d’abord pour lutter contre le communisme, puis pour étouffer les mouvances les plus modernistes de l’Islam, désireuses d’échapper à l’impérialisme économique US. Bref, promouvoir les régimes les plus conservateurs de manière à les rendre dépendant de sociétés américaines et ainsi conserver une emprise sur les réserves d’hydrocarbures du Moyen-Orient et d’Asie centrale.


Extraits : « L'Occident a soutenu à la fois les mouvements politiques intégristes et les régimes dictatoriaux. Par ailleurs, le Moyen-Orient est redevenu un nain économique, car la fortune pétrolière n'a pas servi à une industrialisation rapide. En outre, la politique des deux poids, deux mesures pratiquée par l'Occident dans la région, qui a permis à Israël de continuer ses occupations de territoires en infraction au droit international, a contribué à décrédibiliser les principes démocratiques dont il se réclame et à mettre le vent en poupe aux mouvements intégristes islamiques, tous devenus antioccidentaux du fait de la permanence du stationnement des troupes américaines dans la péninsule Arabique. En fait, l'Occident, dans cette région du monde, a joué les pompiers pyromanes. Il a planté les graines des déstabilisations et des violences, et s'efforce bien maladroitement d'éteindre les incendies. L'aveuglement a été général. Certains islamologues américains et français expliquaient même sans rire, au temps de la guerre d'Afghanistan contre l'occupation soviétique, que le fondamentalisme islamique ne présentait aucun danger et qu'il était un passage obligé vers la modernité! »


Le fondamentalisme islamique comme allié pour reconfigurer le Moyen Orient ?

Pour approfondir la question de la "stratégie du pompier pyromane" des États-Unis, leur valet la France a accueilli le 27 juin dernier le meeting annuel d'une secte politique opposée à l'Iran... qui se réjouit de la progression de l’EIIL (Émirat islamique en Irak et au Levant), groupe terroriste de mercenaires chauffés à blanc pour faire le sale boulot de reconfiguration de l'Irak puis de la Syrie, suivant le plan US. À terme : créer le chaos et renverser les derniers États souverains de la région (Syrie, Iran), pour encercler un peu plus la Russie et permettre le projet sioniste de création du "Grand Israël" du Nil à l'Euphrate.
"La politique française est aujourd’hui profondément schizophrénique : d’un côté la France (comme les États-Unis) dénonce officiellement la déstabilisation d’un État par une organisation terroriste, tandis que d’un autre côté, l’Élysée participe aux côtés des États-Unis à la guerre secrète au Proche-Orient et envoie des officiers de la Légion étrangère encadrer l’ÉIIL en Syrie et en Irak."
Source : http://www.voltairenet.org/article184501.html

Le 2 mars 2007, le général Wesley Clark, ancien commandant général de l'US European Command, explique qu'au lendemain du 11 septembre 2001 il fut informé du plan de l'administration américaine : prendre le contrôle de 7 pays en 5 ans. L'Irak, la Syrie, le Liban, la Lybie, la Somalie, le Soudan et l'Iran.
https://www.youtube.com/watch?v=92KgYAshGag

Dans l’émission « C dans l’air », Gérard Chaliand donne son point de vue sur la situation chaotique en Irak et affirme que la situation a rarement été meilleure pour Israël.
https://www.youtube.com/watch?v=dYjeQcnj4NM

Aujourd’hui Israël est prêt à reconnaître un État kurde indépendant. Au passage, en juin dernier Reuven Rivlin, ancien président du Parlement israélien, et membre du parti de la droite nationaliste Likoud, a été élu par les députés 10e président d'Israël. Reuven Rivlin est un partisan du « Grand Israël ».
http://www.voltairenet.org/article184525.html

Thierry Meyssan, écrivain journaliste, au sujet des actuels bouleversements en Irak et du rôle trouble joué par Israël dans son soutien aux djihadistes de l'EIIL, à l’image du soutien des Etats-Unis et l’OTAN aux djihadistes pour renverser Bachar El-Assad en Syrie et Khadafi en Lybie auparavant. Ce conflit pourrait engloutir (directement ou indirectement) un grand nombre de pays, dont l'Irak, l'Iran et la Syrie, ainsi que le Liban, la Jordanie, la Turquie, l'Arabie saoudite, les États du Golfe et du Pakistan, conduisant à la reconfiguration du Moyen-Orient.
http://www.dailymotion.com/video/x202uy8_irib-2014-06-23-thierry-meyssan-les-djihadistes-nouveaux-allies-d-israel_news?start=0

Gog et Magog, projet sioniste du Grand Israël. 
Une motivation d'ordre mystique ?

À l'époque je me souviens que l'info était passée inaperçue. "Gog et Magog", voilà peut être un début de réponse à la question : y a t-il une motivation d'ordre mystique (antichristique) derrière l'ultralibéralisme et la recherche du profit d'une oligarchie ou bien est-ce seulement une prédation purement égoïste ? Dans sa guerre au Moyen-Orient, l'homme le plus puissant du monde George Bush Jr, voulait-il mener à "bien" un projet eschatologique crypto-biblique judéo-protestant ?

Extrait du livre "Si vous le répétez, je démentirai" de Jean-Claude Maurice, relatant sa rencontre avec Jacques Chirac et les révélations de ce dernier concernant les véritables raisons de la guerre en Irak : "Un jour plus tard, George Bush récidive, prononçant ces deux noms mystérieux lors d'une conférence de presse sur "l'axe du mal". L'Elysée consulte d'urgence un spécialiste. Pas en France, mais en Suisse, pour éviter d'éventuelles fuites. C'est Thomas Römer, professeur de théologie à l'université de Lausanne, qui est mis à contribution. Son rapport a de quoi glacer le sang. Gog, prince de Magog, c'est l'apocalypse. Ce personnage apparaît dans la Genèse, et surtout dans deux des plus obscurs chapitres du Livre d'Ezéchiel, prophétie d'une armée mondiale livrant la bataille finale à Israël. Un conflit voulu par Dieu qui doit, terrassant Gog et Magog, anéantir à jamais les ennemis du peuple élu avant que naisse un monde nouveau."
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/chirac-bush-et-l-apocalypse_746203.html#5lU4RtsQ7LBBsYdQ.01
 

Le Grand Israël

Ce projet  Israël fait référence à des revendications historiquement sionistes puis israéliennes qui prônent l'extension de l'État d'Israël sur un territoire plus vaste. Ces revendications à caractère politique se retrouvent dans tous les milieux mais se basent sur des considérations religieuses, nationalistes ou de sécurité.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Isra%C3%ABl

Le député belge Laurent Louis rattache la déstabilisation de la Syrie au projet du Grand Israël qu’il dénonce au Parlement national en mai 2013.
https://www.youtube.com/watch?v=SGki8ZyFI1U

Une guerre mondiale évitée in extremis en Syrie

Le gouvernement a soutenu une armée de rebelles minoritaires, dont les soldats sont en partie des mercenaires venant des pays limitrophes (Turquie, Arabie saoudite...). Le peuple est majoritairement pour le régime en place, tandis que les rebelles commencent à tuer les chrétiens. L'OTAN et les USA soutiennent donc le terrorisme, leur visée est purement stratégique : La Russie possède une base militaire en Syrie, c'est un lieu de passage du pétrole, un pays voisin d'Israël et de l'Iran, l'Asie n'est pas loin, etc... Les russes n’ont pas laissé faire et quoiqu’on pense de Poutine, je pense qu’il a évité l'escalade et le déclenchement d’une 3e Guerre mondiale lors de l’attaque chimique à la Ghouta en août dernier. Attaque attribuée au régime Bachar selon la France et les Etats-Unis, ce qui fut démentit par un rapport du MIT révélant une provenance des missiles d’une zone rebelle. L’hypothèse la plus probable ? Le massacre de civils par des rebelles terroristes avait pour objectif de provoquer une intervention aérienne occidentale en leur faveur.
Source traduite en français : http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-syrie-et-le-rapport-du-mit-147902

Dans cet arc musulman qui relie l’Afrique à l’Asie en passant par le Moyen-Orient, révoltes et résistances se multiplient. Avec le soutien de ses alliés (l’OTAN, Israël, l’Arabie Saoudite, la Turquie) les Etats-Unis tentent de contrôler cette région riche en matières premières et traversée de voies maritimes stratégiques. Un enjeu décisif pour garder le leadership mondial face à la Russie et surtout la montée de la Chine, d’autant plus que les 2 grandes puissances seraient sur le point d’abandonner le dollar comme devise de réserve dans leurs échanges ce qui causerait ainsi l’effondrement de l’économie des Etats-Unis.
La France était prête à partir en guerre contre la Syrie avec les États-Unis, pour destituer Bachar El-Assad, certes un dictateur mais qui permettait aux différentes religions de cohabiter.

La crise Ukrainienne

"Comment la CIA prépare les révolutions colorées" : Documentaire tourné en 2005 de Manon Loizeau. Depuis la révolution serbe d’OTPOR, le même modèle a servi en Ukraine (la « révolution orange ») puis au Kirghizstan et en Biélorussie, des États traditionnellement favorable à la Russie. À chaque fois, les financements et les techniques d’insurrection sont les mêmes et dépendent étroitement de fondations américaines comme Freedom House qui assurent la formation des leaders révolutionnaires. Très utile aussi pour comprendre la situation iranienne, syrienne, etc...
http://reseauinternational.net/documentaire-comment-cia-prepare-les-revolutions-colorees/


Dans leur tentative d’arracher l’Ukraine à la sphère d’influence de la Russie, les Etats-Unis, l’UE et l’OTAN s’allient avec  des fascistes.
Extrait : "Dans leur tentative d’arracher l’Ukraine de la sphère d’influence de la Russie, les USA-UE-OTAN se sont alliés eux-mêmes avec des fascistes – et ce n’est pas la première fois. Évidemment, pendant des dizaines d’années, des millions de personnes ont « disparues » ou été assassinées par des formes paramilitaires fascistes armées et appuyées par les États-Unis. Le Moudjahidisme en Afghanistan, qui plus tard s’est métamorphosé en Al Qaeda, également extrémistes réactionnaires idéologiques, a été créé et financés par les États-Unis dans le but de déstabiliser la Russie. Et évidement c’est aussi la douloureuse réalité de la Lybie et, plus récemment, de la Syrie, où les États-Unis et leurs alliés financent et soutiennent les extrémistes Djihadistes contre un gouvernement qui a refusé de s’aligner sur les USA et Israël. Il y a ici une tendance inquiétante qui n’a jamais été perdue de vue par les observateurs politiques consciencieux. : les États-Unis font toujours cause commune avec l’extrême droite et les fascistes pour un profit géopolitique."
http://michelcollon.info/Renaissance-du-fascisme-en-Ukraine.html?lang=fr

Analyse de Giuletto Chiesa, journaliste et ancien membre du PC italien et député européen
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/ukraine-en-route-vers-la-guerre-148853

Bernard Henri Levy , le philosophe milliardaire et accessoirement apprenti-sorcier fouteur de merde, trouve que le parti nazi ukrainien est moins dangereux que le FN.  Au passage, je rappelle que cette personne est le fer de lance de la condamnation médiatique de la « quenelle » faite par un simple humoriste…
https://www.youtube.com/watch?v=j2l5wyTqhQQ

En France...

La manipulation des médias

 
Retour en 2012 sur un exemple de manipulation de l'AFP lors de la rencontre entre Ahmadinejad et Chavez. Pour rappel, le journalisme est en crise et tous les médias "officiels" vont piocher dans l'une des trois agence de presse mondiales et généralistes que sont l’Agence France-Presse (AFP), l'américaine Associated Press et la britannique Reuters. Elles sont "sensées" collecter, vérifier, recouper et diffuser l'information, sous une forme neutre, fiable, et utilisable directement par tous types de médias (radios, télévision, presse écrite, sites internet) mais aussi par des grandes entreprises et administrations. Vidéo à diffuser et à garder en tête dès qu'on allume la TV, la radio ou lit un journal.
https://www.youtube.com/watch?v=LMzHKebH6aY&feature=share

Exemple du mépris du gouvernement et de l’allégeance des chiens de garde médiatiques
https://www.youtube.com/watch?v=WBWTdLO1UCc#t=29

Réflexions sur le rôle du FN sur l’échiquier : amalgamer fascisme et lutte (légitime) contre l’U.E. ?

 
Extrait d'une conférence de François Asselineau de l'Union Populaire Républicaine. Je ne vais pas parler ici de l'UMP et du PS, je ne tire pas sur les ambulances. 
https://www.youtube.com/watch?v=QJG-O8FNEWM

 

Autre point d’incohérence : Marine Le Pen et son nationalisme 2 poids 2 mesures
 
http://www.dailymotion.com/video/x209mdx_interrogee-sur-la-ligue-de-defense-juive-destabilisee-marine-le-pen-esquive-la-question_tv?start=156
Au passage, Jonathan Moadab  le journaliste de l'agence Info Libre qui interview Marine Le Pen, a échappé à un attentat à la bombe organisé par des jeunes de la LDJ en 2012. Leur condamnation a eu lieu il y a quelques jours, sans couverture médiatique (probablement car il n’y avait pas de récupération politique possible). Cette organisation terroriste est interdite dans plusieurs pays (dont les Etats-Unis et Israël) mais est protégée par l’État français. D'après l’émission Compléments d'enquête consacrée à l'antisémitisme et diffusée sur France 2 le lundi 20 septembre 2004, les membres de la LDJ s’entraînent au combat dans un bâtiment public gardé par la Police nationale, ils suivent des cours de krav-maga, l'art martial de l'armée israélienne.
http://www.i24news.tv/fr/actu/international/europe/35613-140627-france-2-juifs-condamnes-pour-projet-d-attentat
 

Le Qatar et son influence en banlieues

J’ai oublié de parler de l'argent versé par le Qatar dans les banlieues, l’État autorisant que des pays étrangers s'ingèrent dans les affaires du pays et financent des projets de restructuration. En gros, l'abandon des politiciens est tel, qu'on laisse faire l'ingérence extérieure. Et le Qatar tout comme l'Arabie Saoudite (alliés des Etats-Unis) ne donnent pas de l'argent sans contrepartie bien sûr, et leur vision de l'Islam pervertie (le Wahabisme) fait partie de cette contrepartie. Ce n'est pas un hasard si le club de foot du PSG fut racheté, le foot étant l'opium du peuple chez nous. Le but visé par le Qatar et les USA est de détruire tout souverainisme par la division en communautés exacerbées. Une population divisée est davantage contrôlable. Israël et sa politique sioniste exacerbe sa propre communauté en France et veut la pousser à faire leur Alya (partir vivre en Israël) en accentuant la paranoïa antisémite. Le tout forme un super cocktail prêt à exploser n'importe quand.
http://www.marianne.net/Le-Qatar-a-l-assaut-de-la-France-et-de-ses-banlieues_a228434.html

Tous ces articles et vidéos ont pour but de vous ouvrir à une autre vision de la géopolitique, en grande partie dissimulée par le brouhaha médiatique cherchant à faire diversion sur les véritables enjeux.  Sans manichéisme et sans volonté d'influencer qui que ce soit,  cette synthèse n’est qu’une piste qui doit être creusée pour avoir une vue d’ensemble et ainsi mieux comprendre les manipulations dont nous sommes tous victimes à des degrés divers.
Moi peut être le 1er ?

« Entre toutes les choses plus ou moins incohérentes qui s’agitent et se heurtent présentement, entre tous les « mouvements » extérieurs de quelque genre que ce soit, il n’y a donc nullement […] à « prendre parti », suivant l’expression employée communément, car ce serait être dupe, et, les mêmes influences s’exerçant en réalité derrière tout cela, ce serait proprement faire leur jeu que de se mêler aux luttes voulues et dirigées invisiblement par elles ; le seul fait de « prendre parti » dans ces conditions constituerait donc déjà en définitive, si inconsciemment que ce fût, une attitude véritablement antitraditionnelle. »
 
Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, René Guénon, éd. Gallimard, 1945, chap. XXXI Tradition et traditionnalisme, p. 208.

jeudi 12 juin 2014

La science économique où la foi en l'égoïsme comme centre de l'activité rationnelle de l'homme

[...] Cette grande tradition de l'économie politique remonte à la doctrine mercantiliste qui émerge au XVIe siècle, en même temps que les frontières nationales commencent à se dessiner en Europe, et cherche alors à assurer la prospérité des royaumes et leur puissance économique. Elle résulte de traditions anciennes qui viennent se conjuguer dans le grand essor intellectuel de l'Europe de la Renaissance, puis des débuts des Lumières. Tout d'abord les traditions du monde antique gréco-romain, où l'économie visait à développer la bonne gestion des domaines agricoles et de l'économie domestique des grandes familles agnatiques. Ensuite, les enseignements de l'Église romaine sur le devoir d'assistance de la veuve et de l'orphelin, mais aussi des plus pauvres, enseignements qui seront considérablement développés au XIIe siècle par Saint Thomas d'Aquin - à qui nous devons la notion de bien public, mais aussi, de façon logique, la condamnation de l'enrichissement sans cause, notion fondamentale d'une moralisation de la vie économique.

Lorsque le pouvoir économique de l'Église s'affaiblit, notamment suite aux révoltes protestantes et à la sécularisation des biens du clergé dans ce nombreuses parties de l'Europe gagnées aux différentes formes de protestantisme, puis plus tard dans la Révolution française, la charge d'assurer le bien public revient aux États. Ces derniers deviennent de plus en plus puissants à mesure que les frontières des royaumes se précisent et que diminue le rôle de l'Église dans la gestion de la société. L'Église catholique restera, cependant, une puissance morale forte dans le domaine économique et social. Durant toutes les phases de la révolution industrielle en Europe, elle continuera de prêcher le souci du bien-être de l'homme, qui ne saurait être conduit par des intérêts exclusivement matériels et à qui il convient en conséquence d'assurer des moyens décents d'existence et qui ne saurait être asservi par les ambitions matérielles des plus puissants.

Contrairement à ce que l'on croit souvent, les théories socialistes de l'économie ne sont donc pas nées dans un vide culturel, elles ont été incontestablement influencées par toutes ces traditions. L'image du Christ chassant les marchands du temps ou montrant sa sollicitude aux plus humbles ne s'est jamais effacée des mémoires, du moins en pays catholique. Ce sont certaines formes du protestantisme, vantant le succès dans l'accumulation de richesses comme étant un signe de la grâce de Dieu accordée à certains individus, qui ont contribué à faire reculer la notion de bien public, chère à Saint Thomas.

Par la suite, les théories de Max Weber (1864-1920) sur le protestantisme et l'"esprit du capitalisme" provoqueront un ravage dans la pensée économique. Le monde anglo-saxon, imprégné d'une culture économique individualiste fondée sur les croyances protestantes, trouvera dans la thèse de Weber un complément fort utile aux théories d'Adam Smith sur la division du travail et la nécessité du libre-échange pour assurer la prospérité des nations.
Désormais, les graines de la transformation de l'économie politique en "science" économique sont semées. Cette transformation va supprimer progressivement la mémoire et la culture, mais aussi l'éthique et la morale, réduisant le droit à une série de techniques permettant de s'enrichir individuellement et non de protéger le bien-être collectif par le respect des règles assurant la cohérence et la justice dans la bonne gestion de la société.

Comme nous l'avons vu au chapitre 1, par un détournement de la pensée des Lumières, l'idée simpliste que l'égoïsme individuel est le meilleur moteur de la prospérité de la société va faire son chemin et deviendra le credo enseigné comme postulat de base de la science économique. L'égoïsme étant considéré comme le centre de l'activité rationnelle de l'homme, la porte était ainsi ouverte à l'invasion des modèles mathématiques prétendant reproduire la rationalité des conduites individuelles et donc de prédire tous les comportements futurs. Les sciences sociales en général, mais plus particulièrement l'économie, ont été ainsi envahies par des mesures quantitatives mathématisées de toutes les activités humaines. Cette épistémologie abstraite, mathématiquement modélisée, permet à l'enseignement de l'économie, on le verra, de se débarrasser de tout repère éthique et de légitimer les spéculations financières les plus débridées.


Le nouveau gouvernement du monde, Georges Corm, éd. La Découverte / Poche, 2010, p. 117-118

samedi 7 juin 2014

"Bien" et "Mal" dans la métaphysique de René Guénon

Beaucoup, se laissant tromper par les apparences, s’imaginent qu’il y a dans ce monde comme deux principes opposés (le Bien et le Mal) se disputant la suprématie, conception erronée qui est, au fond, la même chose que celle qui, en langage théologique, met Satan au même niveau que Dieu, et que, à tort ou à raison, on attribue communément aux Manichéens […]

C’est toujours en somme, le point de vue partiel qui est « maléfique », et le point de vue total, ou relativement tel par rapport au premier, qui est « bénéfique », parce que tous les désordres possibles ne sont tels qu’en tant qu’on les envisage en eux-mêmes et « séparativement », et dont, dépouillés de leur aspect « négatif », ils sont des éléments constitutifs au même titre que toute autre chose ; en définitive, il n’y a de « maléfique » que la limitation qui conditionne nécessairement toute existence contingente, et cette limitation n’a elle-même en réalité qu’une existence purement négative. Nous avons parlé tout d’abord comme si les deux points de vue « bénéfique » et « maléfique » étaient en quelque sorte symétriques ; mais il est facile de comprendre qu’il n’en est rien, et que le second n’exprime que quelque chose d’instable et de transitoire, tandis que ce que représente le premier a seul un caractère permanent et définitif, de sorte que l’aspect « bénéfique » ne peut pas ne pas l’emporter finalement, alors que l’aspect « maléfique » s’évanouit entièrement, parce que, au fond, il n’était qu’une illusion inhérente à la « séparativité ». Seulement, à vrai dire, on ne peut plus alors parler proprement de « bénéfique », non plus que de « maléfique », en tant que ces deux termes sont essentiellement corrélatifs et marquent une opposition qui n’existe plus, car, comme toute opposition, elle appartient exclusivement à un certain domaine relatif et limité ; dès qu’elle est dépassée, il y a simplement ce qui est ; et c’est ainsi que, si l’on veut aller jusqu’à la réalité de l’ordre le plus profond, on peut dire en toute rigueur que la « fin d’un monde » n’est jamais et ne peut jamais être autre chose que la fin d’une illusion.

Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, René Guénon, éd. Gallimard, 1945, chap. XL La fin d'un monde, p. 271-272


Il faut lire lentement pour bien intégrer le concept. Lorsque l'on parle de point de vue partiel inclus (et non opposé) dans un point de vue total, cela peut s'appliquer analogiquement à tous les degrés, qu'il s'agisse d'un être ou d'un monde.
À partir de ce concept, il est plus facile de percevoir un "plan divin" à travers l'enchaînement des cycles terrestres imbriqués dans le Manvantara actuel, c'est-à-dire le cycle de l'humanité toute entière.
Toute existence, tout événement (jugé positif ou négatif par notre point du vue humain limité), toute décision, tout refus d'agir, est lié aux Karmas de chacun. L'ensemble des expériences humaines, conscientes et inconscientes (de nos vies antérieures?) constituent l'âme du monde. À cette échelle supra-humaine, la séparation n'existe plus, nous sommes un TOUT, comme notre corps humain est un TOUT bien que constitué de membres différents, eux même constituées de cellules, qui sont le résultat de l'agglomération d'atomes, etc... 
À cette échelle, Satan (la séparation / limitation, Saturne) est vaincu par le "bénéfique" qui l'englobe et redevient un ange serviteur comme à l'origine, dès lors l'illusion de la prétendue égalité entre Dieu et Diable se dissipe puisqu'au final ce dernier sert les intérêts du 1er (sans en être conscient) par les épreuves qu'il soumet à l'homme. Ces épreuves sont autant de prise de conscience possibles propices à l'évolution spirituelle, évolution qui est le plus souvent visible en "dézoomant" à l'échelle d'une vie ou de plusieurs réincarnations.

En fait, je pense que si l'on parvient à comprendre ce passage du livre de Guénon, on peut se faire une idée plus précise du Sens de la Vie.

samedi 26 avril 2014

Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps

René Guénon également connu sous le nom d'Abd al-Wâhid Yahyâ est né à Blois le 15 novembre 1886 et est mort au Caire en Égypte le 7 janvier 1951. Ces livres ont trait, principalement, à la métaphysique, à l'ésotérisme et à la critique du monde moderne.

Son œuvre oppose les civilisations restées fidèles à l'« esprit traditionnel » qui, selon lui, « n'a plus de représentant authentique qu'en Orient » à l'ensemble de la civilisation moderne, considérée comme déviée. Elle a modifié en profondeur la réception de l'ésotérisme en Occident dans la seconde moitié du XXe siècle, et a eu une influence marquante sur des auteurs aussi divers que Mircea Eliade, Hubert Benoit, Raymond Queneau ou encore André Breton. 


Source Wikipédia

L'"esprit moderne" obéirait au principe de l'entropie et serait le fruit d'une dégradation progressive de la "Tradition" dans le sens "Guénonien" du terme. Notre époque se rapprocherait de la copie inversée de ce qu'était le monde à l'origine de l'humanité : inversement des valeurs, prédominance du rationalisme et du matérialisme, culte du Veau d'Or et étouffement de toute spiritualité, séparation de l'homme et de la nature, développement du binôme division / uniformisation (opposés à celui de l'unité / division)...
Quoique nous fassions, nous sommes tous imprégnés de l'"esprit moderne" propre à la fin de l'ère du Kali Yuga, époque la plus éloignée de l'âge d'Or de la "Tradition" originelle et universelle d'avant l'Histoire connue (il y a + de 4 millions d'années) selon la cosmogonie hindoue 
Ce que Guénon appelle la "Tradition" est une sagesse immuable d'origine divine, une "Tradition Primordiale", transmise depuis l'origine de l'humanité et restaurée en partie par chaque fondateur d'une nouvelle religion, mais progressivement pervertie et détournée par les transmetteurs des religion et par l'évolution naturelle du monde. 
Cette "dégradation" (mot probablement impropre) fait dont partie du "plan", car comme le dit René Guénon page 7 du "Règne de la Quantité" : "Même les erreurs sont justifiées : car tout ce qui existe en quelque façon que ce soit, même l’erreur, a nécessairement sa raison d’être, et le désordre lui-même doit finalement trouver sa place parmi les éléments de l’ordre universel." 

Ce qui rappelle un peu la phrase du Christ (Mattieu 18 v7-11) : "Malheur au monde à cause des scandales ! Car il est nécessaire qu’il arrive des scandales; mais malheur à l’homme par qui le scandale arrive !" 

Pour résumer, le bordel mondial est inévitable (pour aboutir à l'éveil des consciences?) et ce phénomène s'accélère comme le phénomène de la chute libre ; le tout est d'en être conscient et de ne pas pour autant soi-même un générateur de chaos par sa façon de vivre. Du moins, c'est comme ça que je comprends cette facette de la métaphysique de Guénon.

Parmi les ouvrages lus de l'auteur, la "Crise du monde moderne" et "Règne de la Quantité et les Signes des Temps" (écrits respectivement en 1927 et 1945) anticipent de manière très précise et impressionnante, l'état du monde dans lequel nous vivons en ce début de XXIe siècle.

Extrait du "Règne de la Quantité et les Signes des Temps" : 


La vérité est que cet esprit moderne, chez tous ceux qui en sont affectés à un degré quelconque, implique une véritable haine du secret et de tout ce qui y ressemble de près ou de loin, dans quelque domaine que ce soit ; [...] Au fond, le véritable secret, et d’ailleurs le seul qui ne puisse jamais être trahi d’aucune façon, réside uniquement dans l’inexprimable, qui est par là même incommunicable, et il y a nécessairement une part d’inexprimable dans toute vérité d’ordre transcendant ; c’est en cela que réside essentiellement, en réalité, la signification profonde du secret initiatique ; un secret extérieur quelconque ne peut jamais avoir que la valeur d’une image ou d’un symbole de celui-là, et aussi, parfois, celle d’une « discipline » qui peut n’être pas sans profit. Mais, bien entendu, ce sont là des choses dont le sens et la portée échappent entièrement à la mentalité moderne, et à l’égard desquelles l’incompréhension engendre tout naturellement l’hostilité ; du reste, le vulgaire éprouve toujours une peur instinctive de tout ce qu’il ne comprend pas, et la peur n’engendre que trop facilement la haine, même quand on s’efforce en même temps d’y échapper par la négation pure et simple de la vérité incomprise ; il y a d’ailleurs des négations qui ressemblent elles-mêmes à de véritables cris de rage, comme par exemple celles des soi-disant « libres-penseurs » à l’égard de tout ce qui se rapporte à la religion.

La mentalité moderne est donc ainsi faite qu’elle ne peut souffrir aucun secret ni même réserve ; de telles choses, puisqu’elle en ignore les raisons, ne lui apparaissent d’ailleurs que comme des « privilèges » établis au profit de quelques-uns, et elle ne peut non plus souffrir aucune supériorité ; si on voulait entreprendre de lui expliquer que ces soi-disant « privilèges » ont en réalité leur fondement dans la nature même des êtres, ce serait peine perdue, car c’est précisément là ce que nie obstinément son « égalitarisme ». Non seulement elle se vante, bien à tort d’ailleurs, de supprimer tout « mystère » par sa science et sa philosophie exclusivement « rationnelles » et mises « à la portée de tout le monde » ; mais encore cette horreur du « mystère » va si loin, dans tous les domaines, qu’elle s’étend même jusqu’à ce qu’on est convenu d’appeler la « vie ordinaire ».
Pourtant, un monde où tout serait devenu « public » aurait un caractère proprement monstrueux ; nous disons « serait », car, en fait, nous n’en sommes pas encore tout à fait là malgré tout, et peut-être même cela ne sera-t-il jamais complètement réalisable, car il s’agit encore ici d’une « limite » ; mais il est incontestable que, de tous les côtés, on vise actuellement à obtenir un tel résultat, et, à cet égard, on peut remarquer que nombre d’adversaires apparents de la « démocratie » ne font en somme qu’en pousser encore plus loin les conséquences s’il est possible, parce qu’ils sont, au fond, tout aussi pénétrés de l’esprit moderne que ceux-là mêmes à qui ils veulent s’opposer. Pour amener les hommes à vivre entièrement « en public », on ne se contente pas de les rassembler en « masse » à toute occasion et sous n’importe quel prétexte ; on veut encore les loger, non pas seulement dans des « ruches » comme nous le disions précédemment, mais littéralement dans des « ruches de verre », disposées d’ailleurs de telle façon qu’il ne leur sera possible d’y prendre leurs repas qu’ »en commun » ; les hommes qui sont capables de se soumettre à une telle existence sont vraiment tombés à un niveau « infrahumain », au niveau, si l’on veut, d’insectes tels que les abeilles et les fourmis ; et on s’efforce du reste, par tous les moyens, de les « dresser » à n’être pas plus différents entre eux que ne le sont les individus de ces espèces animales, si ce n’est même moins encore.
[...] La haine du secret, au fond, n’est pas autre chose qu’une des formes de la haine pour tout ce qui dépasse le niveau « moyen », et aussi pour tout ce qui s’écarte de l’uniformité qu’on veut imposer à tous ; et pourtant il y a, dans le monde moderne lui-même, un secret qui est mieux gardé que tout autre : c’est celui de la formidable entreprise de suggestion qui a produit et qui entretient la mentalité actuelle, et qui l’a constituée et, pourrait-on dire, « fabriquée » de telle façon qu’elle ne peut qu’en nier l’existence et même la possibilité, ce qui, assurément est bien le meilleur moyen, et un moyen d’une habileté vraiment « diabolique », pour que ce secret ne puisse jamais être découvert.


Le Règne de la Quantité et les Signes des Temps, René Guénon, éd. Gallimard, 1945, chap. XII La Haine du Secret, p. 88