Je sais que beaucoup ne seront pas d’accord avec moi, mais je
ne vois pas en quoi le monde ira mieux avec Joe Biden (je ne parle pas
de la politique interne des États-Unis, je ne suis pas américain pour
juger de leurs choix sociétaux). Membre de l'establishment, Biden a voté
les réformes de Reagan, la guerre en Irak et le Patriot Act de Bush. Il
a volé au secours de Wall Street et des banques en 2008, et soutenu
toutes les interventions militaires étrangères d’Obama.
Trump
a été élu Président des États-Unis en 2016. Pourquoi ? Chez eux comme
chez nous c'est -selon moi - le chômage et la défiance envers les
politiciens garants autoproclamés de la démocratie qui facilite
l'adhésion au mouvement dits "populistes". Au fil des scandales de
corruption, mensonges, trahison, abandon de l’intérêt public au profit
de lobbys privés et répressions violentes de la contestation, forcément
la confiance s’étiole. C’est mathématique.
Certes
le Donald est un bourrin, plusieurs de ces déclarations sont loin du
politiquement-correct et ça regorge de préjugés racistes si l’on se base
sur cette liste dressée par le Courrier International par exemple.
Cependant
de nombreuses critiques sur Trump depuis son élection cachent mal le
parti pris des médias. Ainsi, cette vidéo de Biden ne respectant aucunement les distanciations sociales avec des gosses, aurait sans
aucun doute fait le tour de planète si la grande gueule au teint orange
en avait été l'acteur.
Si
l'on commence par le scandale de la séparation des enfants de parents
clandestin, il s’agit d'une mesure (contestable) mise en place avant
Trump, qui fut "rarement appliquée sous Obama" (si je me réfère à cet article de 20 Minutes). "Rarement" ne veut pas dire "jamais" et pourtant les médias n'ont
jamais relevé l'application de cette loi auparavant. Face à la
médiatisation de cette procédure, Trump y a renoncé.
Concernant le mur avec le Mexique, sujet polémique du débat du mandat, cette idée était aussi populaire chez les Démocrates. D'ailleurs la construction d'une "barrière" étendue sur 40% de la
frontière fut votée sous Georges Bush en 2006 (Hillary Clinton a voté
pour lorsqu'elle était sénatrice à l’époque) et Barack Obama en a édifié
par la suite la majeure partie.
Pour ce qui est
de l'Obama Care, même s'il y avait certainement de bonnes choses,
contrairement à ce qui a été dit, il ne s'agit pas d'une assurance
publique, ce système a rendu l’assurance santé obligatoire et donné le
monopole à 3 compagnies qui se sont entendues pour augmenter leurs
tarifs. L'Obama Care était critiquée par les Républicains, mais aussi
par une partie des Démocrates.
Et les bavures
policières, à entendre nos "spécialistes" ce serait la faute de Trump.
Comme si l'expression raciste n'existait pas sous Obama. D'ailleurs le
slogan "I can't breathe" de Black Lives Matter a pour origine la mort
d'Eric Garner en 2014 (sous Obama) par exemple. Suite à l'assassinat de
George Floyd, j'ai eu l'impression qu'il ne s'était rien passé en 8
ans de présidence Obama et Trump en serait responsable. Aux États-Unis
la police d’État est sous l'autorité du gouverneur de l’État. Et pour
Floyd (mort dans le Minnesota), le gouverneur Tim Walz est démocrate
pour la précision. Au fait, où en est l’enquête sur la relation entre Floyd et Chauvin le flic qui l’a assassiné ? Perso ça m’intéresse d’en
savoir davantage sur leurs liens, étant donné qu’ils auraient bossé
ensemble pendant longtemps en tant qu'agents de sécurité pour le même
resto.
Au
passage le mouvement Black Lives Matter est critiqué y compris par des membres de la communauté noire pour qui ce mouvement est une récupération du parti Démocrate de leur cause.
D'ailleurs il est faux de prétendre qu'il n'existe pas de noirs et
latinos pro-Trump, la réduction du chômage par le protectionnisme a joué
un rôle important.
À
côté de ça, Trump prétendait se battre en coulisse contre un “État
Profond” assurant une continuité de la politique US peu importe le bord
politique, ce qui lui a valu d'être traité de "conspirationniste". Or
nier le "Deep state" sous prétexte que Trump utilise ce terme, c'est
jeter bébé avec l'eau du bain car il y aurait beaucoup de choses à dire sur le complexe militaro-industriel US.
C’est
comme nier l’implication de certains membres de l’Élite dans des
réseaux pédophiles, sous prétexte que le mouvement QAnon (pro-Trump) se
focalise là-dessus. À moins de vouloir minimiser le rôle de
personnalités comme Bill Clinton, le Prince Andrew, Ehud Olmert and co
dans l’affaire Epstein / Maxwell. Pour en revenir à QAnon, je ne sais
pas quoi en penser. J’ai vu d'horribles vidéos comme celle-ci (âmes sensibles s'abstenir),
censée venir de chez eux. D’où viennent ces images ? Si Trump démantèle
des réseaux pédocriminels, pourquoi n’a t-il pas capitalisé là-dessus ?
OK les médias sont contre lui, mais ça aurait dû
en faire réagir, pas seulement ceux d’extrême droite ?
Sans
dire que ce soit parfait avec Trump, il faut reconnaître qu'aucune
nouvelle guerre n'a été déclarée en 4 ans de mandat (qu'on me reprenne
si je me trompe) alors que beaucoup prédisaient une 3e Guerre Mondiale
lors de son élection. Il a même reconnu que les États-Unis n'avaient rien gagné en causant la mort de Saddam Hussein et Irak et Mouammar Khadafi en Lybie. Qui peut contredire Donald lorsqu'il dit que la situation actuelle au Moyen-Orient est pire qu'avant l'ingérence US ?
Au final, avec Trump nous avons eu en 4 ans le retrait des troupes de
Syrie, la pacification des relations avec la Russie et la Corée du
Nord, sans parler du rôle de Trump dans la normalisation des relations
entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn cet été.
Et puis, la théorie du complot selon laquelle Trump serait à la solde de la Russie a la dent longue, malgré les conclusions du rapport Mueller qui
prouvent l’absence de connexion Trump / Poutine dans sa campagne de
2016. Visiblement il y a les bonnes théories du complot et les mauvaises, tout dépend des intérêts qu’elles servent.
De
son côté Obama a eu le Prix Nobel de la Paix, en étant "le seul
président dans l'histoire du pays à accomplir deux mandats entiers à la
tête d'un pays en guerre".
C'est à ces petits détails que l'on mesure le parti pris des médias. Chez nous, ils auront soutenu Trump uniquement lorsque les États-Unis, le
Royaume-Uni et la France ont frappé la Syrie en avril 2018... intervention militaire contraire au droit international, sans l'accord
du Conseil de sécurité et de l'ONU. Ça aurait dû mettre la puce à
l'oreille.
Sur le plan géopolitique j'ai critiqué
les décisions de l'administration Trump sur plusieurs points :
transfert de l'ambassade US à Jérusalem (comme promis à l'AIPAC
auxquels sont soumis tous les prétendants à la présidence des
États-Unis, ingérence qui semble ne pas poser problème), soutien à
l'agression des saoudiens contre les yéménites, blocus contre le
Vénézuela ou assassinat du général iranien Soleimani en début d'année...
Malgré tout (mais peut-être ai-je tort) il me paraît bien moins
impérialiste que Bush et Obama. De plus ses critiques envers l'OTAN
m’ont font espérer qu'à l'avenir la France cesse de servir les intérêts
de puissances étrangères en s'engageant dans des conflits qui ne la
concernent pas. Car nous sommes aujourd'hui bien loin de 2003 et du
discours de De Villepin à l'ONU contre la guerre en Irak...
Bref,
sur le plan géopolitique depuis des lustres les États-Unis
instrumentalisent des groupes minoritaires pour renverser des régimes
hostiles à leurs intérêts (cf. ce documentaire de Manon Loizeau).
Aujourd'hui je trouve cocasse de les voir s'administrer cette recette,
au moment où leur président lâche un peu la grappe au reste du monde.
Si
la procédure judiciaire concernant les soupçons de fraude conclut à une
victoire de Trump à l’élection, il aura gagné. Mais à mon avis ça ne
changera rien. Et surtout ça alimenterait probablement une guerre
civile.
En tout cas, je note que les GAFAM (les géants du Web), des
entreprises privées, ont censuré en direct le président des États-Unis
sans que cela n’émeuve personne, sans aucune considération pour la
Charte Déontologique du journalisme de Munich. De même que le verdict
des élections américaines a été donné à la place des autorités seules
habilitées. Une bonne partie de ceux qui voient la menace fasciste à
tous les coins de rue, ne semble pas avoir compris que se réalisait
devant leurs yeux le vœu de David Rockfeller émis le 1er février 1999 au
magazine américain Newsweek :
« Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire. »
À
moins d’un coup de théâtre, la parenthèse Trump est terminée. Il serait
désormais temps de se débarrasser de toutes ces “Fake News” qui
polluent notre monde libre...
https://www.arretsurimages.net/articles/ahmadinejad-venezuela-lafp-tv-deforme-le-discours-de-chavez
https://www.leparisien.fr/culture-loisirs/tv/poutine-chasseur-de-tigre-france-2-s-excuse-apres-un-sujet-sur-les-vacances-du-president-russe-13-08-2018-7852062.php
https://www.lepoint.fr/monde/iran-ahmadinejad-n-a-jamais-appele-a-rayer-israel-de-la-carte-26-04-2012-1455392_24.php
Les
journalistes et autres experts politiques seront-ils autant au taquet
pour dénoncer les écarts de Biden et l’”Axe du Bien” autoproclamé ?
Là-dessus je ne me fais pas d’illusion.
"Le
futur appartient aux nations souveraines et indépendantes qui protègent
leurs citoyens, respectent leurs voisins et honorent les différences
qui rendent chaque pays spécial et unique".
Discours de Donald Trump lors de la 74e assemblée générale des Nations Unies le 24 septembre 2019.